La Haute-Savoie : berceau du décolletage français.
Le décolletage nait vers 1715, dans le village de Saint-Sigismond au moment où Claude-Joseph Ballaloud introduit l’activité horlogère en sous-traitance pour les grandes fabriques de Genève. Les agriculteurs de la vallée, vivement intéressés par un complément d’activité hivernal, se forment alors à ces techniques. Rapidement, l’artisanat s’organise, s’intensifie et se répand dans tout le Faucigny. Ainsi, à la veille de la Révolution, on compte 115 horlogers établis dans 16 communes.
1/ Industrialisation et mondialisation
À la fin du 19e siècle, l’activité horlogère s’industrialise. Puis, la rapide évolution de l’électricité et l’éclosion de nouvelles industries nécessitant l’utilisation de pièces métalliques (cycles, motocycles, automobiles…) donnent naissance au décolletage. La filière, après avoir servi l’armement durant la guerre, prend son envol durant les années de reconstruction et l’essor des moyens de transport des30 glorieuses, notamment l’aéronautique. Prélude à la mondialisation, le 20e siècle marque aussi l’explosion de l’export.
2/ Changement de paradigme et mutations
Dans les années 2000, les fonds de pension détiennent environ 40% du CA de la profession. La logique capitalistique à laquelle ils répondent, met fin à l’investissement industriel et vient entacher la compétitivité des entreprises, qui subissent de plein fouet la crise conjoncturelle de 2008. S’engage alors une véritable dynamique collective au sein de la filière : les entreprises sont massivement reprises par des dirigeants français, soucieux de conserver leurs valeurs, de préserver l’outil industriel et de sauver les emplois. Une capacité de résilience qui permet à la filière de se consolider, d’innover et d’atteindre quelques années plus tard, des CA records, jamais atteints jusqu’alors.
3/ Préservation et transformation
Fin 2019, la profession se mobilise pour définir une nouvelle stratégie à dix ans. L’apparition soudaine du COVID 19 oblige à suspendre la démarche et à mettre en place des actions immédiates pour gérer les impacts d’une crise d’abord sanitaire puis conjoncturelle et structurelle. Une nouvelle phase de consolidation s’avère nécessaire pour permettre aux industriels de s’engager sur la voix d’une transformation durable, autonome.